Qu’est-ce qu’une maison autonome et résiliente?

0
1957

Rêvez-vous d’un habitat en harmonie avec la nature? Il est aujourd’hui possible de construire des habitations qui non seulement limitent notre impact négatif sur la nature (voire en ont un positif) mais vous offrent aussi plus d’indépendance!

La captation de l’eau, la production d’énergie et de nourriture sont des composantes pouvant faire partie d’un système visant l’autosuffisance ou la résilience en cas de bris de normalité.

On vous explique les systèmes qu’il est possible de mettre en place et en quoi ils sont bénéfiques pour vous et votre environnement.

La maison autonome et résiliente : une solution pour l’avenir de la planète
Une maison autonome et résiliente pourvoit entièrement ou partiellement aux besoins de base de ses habitants : chaleur, eau et nourriture. De plus, elle produit de l’énergie pour faire fonctionner les appareils électriques. Cela signifie qu’elle n’est plus entièrement dépendante des différents réseaux publics de distribution pour fonctionner. Ce type de maison est l’un des cinq grands mouvements de l’habitation de demain. Elle cherche à se rapprocher des valeurs environnementales qui soutiennent à la fois la santé de la planète et la santé humaine.

La différence entre l’autonomie et la résilience

La résilience et l’autonomie sont complémentaires dans ce type d’habitat. Voyons la différence entre les deux!

L’autonomie

L’autonomie : c’est l’idée de s’affranchir le plus possible des réseaux de distribution d’eau, d’électricité et de nourriture classiques. Selon vos objectifs personnels, il est possible de tendre vers des degrés d’autonomie différents. L’autonomie complète demande un investissement en temps et un certain niveau de connaissances techniques pour prendre soin des installations, les entretenir et les utiliser. Mais il est facile d’acquérir ces connaissances à travers des formations et l’expérience sur le terrain, si tel est votre objectif.

La résilience

La résilience, c’est plutôt de pouvoir s’adapter et rebondir en cas de problème. C’est donc d’avoir, par exemple, plusieurs solutions d’approvisionnement pour le même besoin! Cette façon de structurer son habitat permet de passer à travers des périodes de perturbations extérieures sans se retrouver privé d’une ressource essentielle. Imaginez que vous ayez un système de récupération d’eau de pluie : vous avez déjà gagné une certaine autonomie face au réseau de distribution!

Mais selon le principe de résilience, vous pourriez, en plus, mettre en place d’autres sources d’approvisionnement, comme conserver un branchement avec le réseau public, ou faire creuser un puits. Vous mettez ainsi toutes les chances de votre côté pour ne jamais vous retrouver au dépourvu. En cas de sécheresse prolongée ou de panne du réseau public, vous conservez ainsi un accès à l’eau. Qu’elle soit partielle ou complète, l’autonomie et la résilience peuvent s’intégrer progressivement dans votre maison écologique. On vous présente maintenant les différents systèmes dont vous pourrez vous inspirer pour votre projet.

Les 4 piliers de la maison autonome et résiliente

Les 4 piliers de l’autonomie et de la résilience sont l’eau, la chaleur, l’énergie et la nourriture. Voici quelques systèmes à employer tels quels ou à adapter pour qu’ils répondent au mieux à vos besoins!

L’autonomie en énergie

Être autonome en énergie, ça commence souvent par évaluer nos besoins réels. Atteindre l’autonomie présuppose d’apprendre à bien gérer notre consommation d’énergie, souvent très élevée en Amérique du Nord. Si vous possédez une habitation basse consommation, vous avez déjà fait la moitié du chemin!

D’autres petits aménagements et gestes simples peuvent vous aider à réduire encore plus vos besoins de base. Voici quelques exemples :

  • Isoler votre chauffe-eau et utiliser un récupérateur de chaleur
  • Utiliser des pommeaux de douche et des embouts de robinets à bas débit
  • Faire la chasse aux charges fantômes (évitez de garder des appareils électriques en veille)
  • Éteindre ou débrancher les appareils inutilisés la nuit, ainsi que les lumières extérieures
  • Réduire d’un ou deux degrés la température de la maison
  • Utiliser les appareils très énergivores (four, sécheuse, etc.) avec parcimonie
  • Etc.

Produire sa propre électricité amène souvent naturellement à ce genre de réflexion. En effet, fournir à votre maison 1 kW d’énergie nécessite des installations et un investissement considérables. C’est pourquoi on devient rapidement conscient de sa propre consommation quand on avance vers l’autonomie!

Les fameux panneaux solaires

Cette autonomie peut être atteinte en disposant des panneaux photovoltaïques sur la surface de sa toiture. L’énergie produite doit ensuite être stockée dans des batteries. Ces batteries sont essentielles pour celles et ceux qui souhaitent devenir 100 % autonomes. Elles vous fournissent l’énergie dont vous avez besoin même par temps gris!

Une autre option consiste à devenir producteur d’électricité. Votre production sera utilisée à la fois pour l’autoconsommation et la distribution de vos surplus dans le réseau public. Vous restez donc connecté à Hydro-Québec qui sert de relais quand vous avez besoin d’électricité les jours moins ensoleillés. Au Québec, la vente d’électricité vous donne droit à des crédits sur votre consommation électrique à venir. En France, les fournisseurs d’électricité (EDF, Engie et les autres) rachètent votre surplus de production.

Cette formule mixte (panneaux solaires + réseau public) ne vous donne pas une autonomie totale. Par contre, votre habitation sera davantage résiliente en cas de panne ou de temps nuageux.

TOUTEFOIS…

Si les panneaux photovoltaïques demeurent une bonne solution de résilience, il est important de savoir qu’ici, au Québec, ils ne sont pas encore tout à fait économiquement (voire pour certains éthiquement) justifiables… Plus sur le sujet dans un prochain article!

L’autonomie en eau

L’approvisionnement en eau dépend, pour la majorité d’entre nous, d’une connexion au réseau public. Par conséquent, la qualité de l’eau, des installations ainsi que les pannes potentielles sont hors de notre contrôle dans une assez grande mesure.

La récupération d’eau de pluie

Récupérer l’eau de pluie est une solution durable qui comporte de nombreux avantages, mais peut se révéler complexe. Les installations tirent parti du toit de votre habitation et des gouttières pour acheminer l’eau jusqu’à des citernes souterraines. Un système de filtres permet ensuite d’éliminer toute trace de poussière et de polluants.

Comme il n’est pas nécessaire d’utiliser de l’eau potable pour les toilettes, la douche et le lavage du linge, il est conseillé d’avoir 2 arrivées d’eau. Une eau moins filtrée sera tout aussi efficace pour ces appareils, ménageant du même coup vos systèmes de filtration.
Le puits artésien Le puits artésien rejoint un cours d’eau souterrain ou une nappe phréatique. Selon le débit et la profondeur du puits, différents types de pompes peuvent être utilisés pour faire remonter l’eau.

Pour plus de résilience, vous pouvez considérer l’installation d’une pompe mécanique accessoire – comme ça fini les problèmes d’approvisionnement en eau lors de pannes électriques!

L’aqueduc

L’option la plus simple consiste à conserver son accès au réseau public. Bien qu’il faille des travaux d’excavation pour vous connecter au système d’aqueduc et que ce ne soit une option dans certaines régions du Québec, les barrages hydrauliques de la province restent des aménagements relativement écologiques et fiables. Autant en profiter en cas de nécessité!

L’autonomie en nourriture

La production de nourriture est une importante source de pollution qui génère énormément de pertes dans le schéma de consommation actuel. Comment favoriser la biodiversité tout en augmentant le rendement de son petit bout de monde? Quand on dispose d’un terrain, il est possible de cultiver un jardin. Mais ce n’est pas la seule option pour se nourrir! L’ajout d’une serre permet de profiter plus longtemps de la chaleur qu’offre le soleil et d’accroître votre production. Au Québec, il est possible de faire pousser certains légumes sous serre, même en hiver!

Le choix dans les variétés est plus limité qu’à la belle saison, mais vous pourrez manger :

  • Des bettes
  • Du chou frisé (kale)
  • Des rabioles
  • Des rapinis
  • Des épinards
  • Des bok choy
  • De la laitue
  • De la roquette

Et évidemment, au retour du printemps, la production se diversifie.

Dans une serre intégrée à votre habitation, vous pouvez faire pousser une plus grande variété de légumes.

Vous pouvez également nourrir vos plantes avec les eaux grises (toutes les eaux usées de la maison, exceptée celle des toilettes) que vous produisez! Les plantes profitent d’une abondance de nutriments et de la chaleur de l’eau (à condition de n’utiliser que des produits naturels dans les eaux envoyées à la serre) – c’est un double bénéfice!
En conclusion

La maison autonome et résiliente est une solution d’avenir qui s’inspire d’une sagesse millénaire. En participant aux cycles de production naturels, elle protège notre planète tout en diminuant le coût de la vie. Produire de l’eau potable, de l’énergie et de la nourriture offre l’opportunité d’accéder à plus de liberté en réduisant vos dépenses et permettant plus de résilience face aux aléas de la vie!

ÉCRIRE UN COMMENTAIRE

Merci d'écrire un commentaire
Merci d'écrire votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.